Hommage aux premières femmes déportées vers la Louisiane française en 1712.

Originaires de divers pays d'Afrique de l'Ouest, ces femmes devinrent les ancêtres d'un peuple nouveau dans un monde nouveau : 

les Africains-Américains. 

En peignant cette œuvre, je me suis confronté à la réalité brutale qu'ont vécue ces populations arrachées à leur terre natale. Leur transport forcé, suivi d’une arrivée marquée par la violence du déracinement, symbolise l'une des plus grandes tragédies humaines. Je me suis interrogé sur l’impact d’un tel bouleversement : l’abrupt changement d’environnement, le choc culturel, et l’adaptation forcée à une mentalité étrangère imposée. 

Ces femmes posaient pour la première fois le pied sur une terre inconnue, elle-même prise à d’autres peuples. Par un étrange enchaînement d’événements, elles furent témoins de la mutation de ce territoire, jusqu’à son indépendance quelques décennies plus tard. Elles étaient des étrangères sur une terre étrangère, mais leur héritage deviendra fondamental pour l’identité culturelle de ce nouveau monde. 

Le terme « Africains-Américains » porte en lui une double charge : celle de l’arrachement et celle de la renaissance. Il est l’expression d’une douleur historique, mais aussi d’une résilience exemplaire, capable de transcender les oppressions pour construire une identité riche et vivante. 

Mon œuvre cherche à capturer cette trajectoire : celle d’un voyage imposé, d’un passé brisé, mais aussi celle d’une reconstruction et d’une transmission. Les racines arrachées d’Afrique se sont transformées en branches qui portent des fruits, façonnant une culture vibrante qui influence encore le monde aujourd’hui. Ces femmes sont les semences d’un arbre dont les racines traversent l’océan, reliant les rives de la mémoire et de l’avenir. Leur histoire est une leçon de survie et un appel à ne jamais oublier.