Huile sur toile, 120 x 80 cm, année 2011
Les masques et danses du Royaume Kuba : Une critique modérée du pouvoir royal
Au Zaïre, aujourd'hui la République Démocratique du Congo, le Royaume Kuba regroupe 18 tribus distinctes. Les masques, objets sacrés et puissants, appartiennent exclusivement à la famille royale, et les danses qui les accompagnent ne sont exécutées que devant la cour du roi.
Ces performances, véritables spectacles théâtraux, servent de moyen subtil pour critiquer la gestion du royaume par le souverain. Elles permettent d'identifier les domaines où les progrès sont jugés insuffisants. À l'instar des griots ou Djélis, les acteurs bénéficient d'une liberté d'expression précieuse vis-à-vis du roi, une liberté qui favorise le développement social et politique du royaume en permettant une forme de régulation et de réflexion collective.
Les masques sont portés lors de danses cérémoniales : à gauche, le masque Moshambwooy, orné de plumes d'aigle symbolisant la force et la sagesse, ainsi que d'une barbe en poils de chèvre, représentant la fertilité et la terre ; au centre, le masque principal Bwoom, qui dirige la danse et incarne l'autorité suprême, symbolisant le lien entre le pouvoir royal et les ancêtres ; à droite, le masque Mukyeem, avec son ornement frontal en forme de trompe d'éléphant, symbole de la grandeur, de la dignité et de la sagesse.
À l'arrière-plan, deux dignitaires de la cour royale assistent les acteurs, observant et renforçant l'autorité des gestes et des paroles. Ces danses ne sont pas seulement un spectacle, mais un outil de dialogue avec le roi et ses proches, renforçant les liens entre la monarchie et le peuple.
La danse et les masques des Kuba incarnent un équilibre entre autorité et critique sociale. Ils illustrent la dualité du pouvoir : il doit être respecté, mais aussi mis à l’épreuve pour progresser. Ces représentations permettent ainsi de maintenir l’harmonie dans le royaume en favorisant une forme de régulation douce du pouvoir par l'expression artistique, tout en rendant hommage aux ancêtres et à la sagesse collective. Les masques, porteurs de symboles puissants, sont des médiateurs entre le passé, le présent et l’avenir du royaume.
Masques royales Kuba à Nsheng, Kasai, Congo, vers 1909.
©Pascal Mpeck. Tous droits réservés.
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